



HaChem frappe à notre porte : L'entendons-nous ?
J'ai récemment écouté très attentivement la conférence du Rav Fohrman qui portait sur un titre très voisin de celui que j'ai choisi qui s'intitulait : « D ieu nous parle-t-il encore aujourd'hui ? ».
Au travers de ses propos, tout devenait évident, à savoir que si nous savons décrypter les messages divins dans les textes, puis dans notre vie, il était indéniable qu'effectivement c'était le cas : D ieu nous parle encore aujourd'hui.
Notre troisième livre de la Bible, Vayikra (le lévitique) commence par le mot : Vayikra. Ce simple mot va éclairer tout notre propos de ce jour.
HaChem appelle Moché. Cette simple phrase, a priori, n'appelle aucun commentaire particulier. HaChem voulait parler à Moché, pour cela il l'appela. Et pourtant, Rachi, le plus célèbre de nos commentateurs, y voit un intérêt particulier.
En effet,
cette démarche divine exprime l'amour de D ieu pour Moché.
Cependant le midrach propose un autre éclairage nous précisant que Moché était à l'extérieur de la tente d'assignation tandis qu'HaChem était à l'intérieur, dans les lieux saints, et que, pour cette raison, Il l'appela pour lui parler.
Or, si nous nous souvenons bien, HaChem avait maintes fois parlé à Moché, notamment au buisson, puis sur le mont Sinaï.
Donc, Moché était un habitué d'HaChem. Pourquoi, alors n'était-il pas entré dans ce lieu saint, là où HaChem avait installé Sa résidence ?
Moché était, comme nous le savons, le plus grand des pédagogues.
Même s'il était accoutumé à échanger avec HaChem, cette fois, après son travail de construction de ce Tabernacle, HaChem avait propagé Sa Lumière éclatante et aveuglante au point que Moché ne pouvait pas accéder à cette maison pleine de lumière.
D'autre part, en témoigne la Torah, Moché était le plus humble des hommes.
Aussi voulut-il donner l'exemple à toute l'humanité qu'on ne se rend pas chez son prochain, même si les rapports sont très étroits, avant d'en avoir l'autorisation. Moché obtint cette autorisation d'HaChem d'entrer dans cette tente pour répondre à l'appel divin.
Le mot Vayikra, écrit dans la Torah avec un tout petit aleph en dernière lettre, nous apporte un second témoignage de l'humilité de Moché. Comment ?
Nos sages disent que pour s'adresser à Moché HaChem dit : ויקרא « vayikra » tandis que pour parler à Bilaam Il dit : ויקר Vayikar, donc avec, en hébreu, une lettre de moins, la dernière le aleph, ce qui n'apparaît pas en français. Cette lettre en hébreu est muette. Cette différence tient au fait que le premier mot « vayikra » désigne la sainteté absolue, tandis que le second terme « vayikar » désigne l'impureté absolue.
Moché, malgré sa haute spiritualité, ne voulait pas se démarquer de Bilaam qu'il ne souhaitait pas juger. Nous apprenons encore une nouvelle leçon, celle de ne jamais juger autrui ni de se sentir supérieur à lui, même si tout porte à le croire.
Aussi, Moché préférait « vayikar » à « vayikra », mais c'est HaChem qui lui imposa le mot « vayikra ».
Toujours soumis à HaChem, Moché s'exécuta
mais en marquant toutefois sa modestie en n'ajoutant qu'un tout petit
aleph en dernière lettre du mot vayikra. En quoi cela marque-t-il sa
modestie ?
C'est en fait, tout simplement, l'humilité de la lettre « aleph » (qui est muette et plus petite) qui attire notre attention, la dénotant nettement des autres lettres qui la précèdent d'une taille supérieure et semblables à toutes les autres dans la Torah.
Moché accède alors à la tente d'assignation pour
écouter ce qu'HaChem va lui transmettre. Il est intéressant de
relever que la voix d'HaChem était identique à celle dont Il
s'était servi au mont Sinaï et qui avait plongé les hébreux dans
une profonde torpeur.
Toutefois, seul Moché entendit la voix d'HaChem tandis que les béné Israël ainsi que Aaron ne purent pas la percevoir. Nous le savons parce que le texte nous dit explicitement : « …..s'adressa à lui ».
Ce qui exclut, nous disent les rabbins, que quiconque d'autre ait pu l'entendre.
Ce ויקרא « vayikra » va maintenant nous permettre de découvrir tout ce que ce mot renferme d'implicite.
Nous allons faire un saut dans l'histoire pour nous transporter, tour à tour, vers le Prophète Isaïe, le Livre des Psaumes, puis faire un bond en arrière pour revenir au Livre de l'Exode – Chemot.
Isaïe : Il va s'agir de découvrir ou de confirmer l'origine de la Torah et l'origine de la foi. Pour cela, trois expressions fondamentales :
le début du temps ou la présence divine dans le monde,
le temps qui s'écoule ou le don de la Torah à Israël,
la fin des temps ou la résurrection des morts.
Il est vrai que ces trois expressions ne nous parlent pas pour l'instant.
La première expression, le début du temps, nous rappelle le Prophète Isaïe qui témoigne clairement de la présence divine dans le monde.
La deuxième expression, le temps qui s'écoule, témoigne également clairement de la présence d'HaChem dans le renouvellement permanent de l'univers à chaque instant grâce au don de la Torah à Israël qui se doit de la pratiquer.
La troisième expression, la fin des temps, va nous permettre de comprendre que ce n'est que par la Torah, grâce à elle, que l'humain pourra, s'il le veut, mériter de bénéficier de la résurrection des morts, au bon moment.
Ces trois moments désignent tour à tour l'essence des prémisses du temps, puis le temps qui s'écoule, et enfin le temps qui prend fin.
Chacun de ces trois temps est indispensable aux deux autres : existence, permanence, fin.
En effet, le Prophète témoigne de l'évidence de la Présence divine, puis à son tour la Présence divine devient le signe irréfutable du divin dans le renouvellement de l'univers, et enfin, cet univers prend fin.
De fait, l'univers se renouvelant et la Présence divine débordant dans ce même espace temps dans lequel l'être humain se meut, il était indispensable que la Torah fut donnée. C'est grâce à cette Torah que l'humain va pouvoir mériter cette résurrection ultime des morts.
Cette résurrection sera le résultat du travail méritoire fourni par l'humain jusqu'à la fin des temps.
Dans toute cette énumération explicitée, nous allons retrouver ces trois temps forts avec le mot « vayikra » employé sous des formes différentes en hébreu.
1 – La présence divine dans le monde :
Le Prophète Isaïe s'exclame au chapitre 48-13 : « c'est Ma main qui a fondé la terre, Ma droite qui a étendu les cieux.
Je leur adresse mon appel : aussitôt ils se présentent. » Dans ce cas, l'expression : Je leur adresse se dit en hébreu : « koré » de la même racine que « Vayikra ».
Cette citation est pour nous enseigner que les temps des existences sont intimement liés l'un à l'autre sans pouvoir les séparer.
Tout d'abord « Ma main a fondé la terre » pour que les hommes puissent y vivre, ensuite « Ma droite a étendu les cieux » pour nous offrir la jouissance vitale des règnes minéral, végétal, aquatique et animal, nous apprenant ainsi que cet espace céleste est indispensable à l'homme autant qu'aux autres règnes.
Enfin « Je leur adresse mon appel, aussitôt ils se présentent » : dans ce cas de figure, il est question de l'homme qui se doit d'obéir aux appels divins.
2 - Le don de la Torah :
Le don de la Torah est ce que mentionne le Prophète Isaïe au chapitre 48 – 12 : « écoute-moi Yaakov et toi, Israël, mon prédestiné, Je suis toujours le même, Je suis le premier et Je suis le dernier ».
Le mot « prédestiné » en français est rendu en hébreu par : « mékoraï ». Là, nous avons les trois réalités divines passé, présent, futur.
Cet extrait du Prophète désigne le don de la Torah qui, si l'on peut dire, intronise HaChem comme premier et dernier, tout en restant présent dans tout cet espace temps.
Dans la bouche du Prophète : « Israël, mon prédestiné » est ainsi appelé sur le mont Sinaï.
Quant aux
deux noms, Yaakov et Israël, qui ne constituent qu'une seule et même
personne, ces noms se retrouvent dans Chemot 19 : « ainsi
tu diras à la maison de Yaakov et tu enjoindras aux béné Israël ».
Le premier nom, donc Yaakov, vient nous apprendre que l'enseignement de la Torah doit être dispensé aux dames avec méticulosité, voire tendresse.
Tandis que le second nom, Israël, est pour nous signifier notre devoir d'homme de pratiquer la Torah avec force sans que nous ayons le choix de vouloir ou non s'exécuter.
Certes, aujourd'hui, nous sommes très loin de cette démarche intellectuelle irréfutable, cependant, ce devrait être le cas.
En tout état de cause, cette formule, Yaakov et Israël, nous rappelle que le don de la Torah fut annoncé par ce mot « Vayikra ».
Voila donc expliqué le deuxième point se rapportant à ce terme qui clôture notre seconde partie.
3 – Résurrection des morts :
Le psalmiste (50-1 et 4) s'exclame ainsi : verset 1 -« le D ieu tout puissant, l'Eternel parle : Il adresse Son appel à la terre, du soleil levant jusqu'à son couchant ». Là nous avons « Vayikra ».
verset 4 - « Il adresse Son appel aux cieux d'en-haut ainsi qu'à la terre, en vue de juger Son peuple ». « Koré » est employé ici pour faire allusion à « Vayikra ».
Les Rabbins disent que cet appel aux cieux désigne l'âme et celui adressé à la terre fait allusion au corps.
Tout cela est rapporté pour que nous prenions conscience du jugement dernier lors de la résurrection des morts. Dans la péricope de « H'aazinou », il est rapporté que les cieux et la terre témoigneront de notre conduite sur terre.
En revanche dans le Livre d'Isaïe, nous avons l'inverse. A savoir que la terre et les cieux viendront rendre compte à HaChem de ce que nous aurons été ici bas.
Pourquoi ces deux termes, cieux et terre, puis terre et cieux ?
Cela vient nous confirmer la précarité de l'homme sur terre et que, seuls les cieux et la terre ou la terre et les cieux nous survivront. D'autre part, pour tout jugement, il faut au moins deux témoins.
HaChem aura donc choisi les cieux et la terre qui perdureront, même après la fin de l'humanité. Ils auront à dire la conduite des hommes pour que le jugement dernier soit prononcé.
On peut donc admettre que ces trois moments ne peuvent être indépendants car chacun a besoin de son prédécesseur ou de son successeur.
On peut noter que lorsque le Prophète parle de premier et de dernier, il s'agit bel et bien de D ieu qui était avant les prémisses du temps et qui sera après la fin des temps.
L'existence d'HaChem n'est donc pas limitée à ces trois temps
puisqu'elle précède le premier moment et succède au dernier.
HaChem, comme chacun sait, dépasse la notion de temps qui n'a de sens que pour l'humain et pour l'univers et ce qu'il renferme.
Voila donc ce qui était sous-jacent au seul mot Vayikra dont HaChem s'est servi pour appeler Moché Rabbénou.
Mais pour nous, quelle leçon pouvons-nous tirer de tous ces enseignements ?
Tout d'abord, nous devons prendre en compte le respect qu'HaChem a eu à l'égard de Moché en l'appelant préalablement car il aurait pu, si l'on peut dire, lui parler « de loin ».
Nous apprenons également à notre échelle le respect d'autrui en n'entrant pas chez lui, même s'il nous est intime, sans frapper à sa porte.
Nous pouvons également apprendre qu'avant de parler à autrui il faut l'appeler préalablement par son nom pour attirer son attention avant de lui faire part de ce que nous avons à lui dire.
Enfin, le michkan peut, à notre échelle, représenter la synagogue
avec son lieu saint. La synagogue, ou beth hamidrach, ou yéchivah,
ne sont pas des lieux de passage.
En effet, on ne peut pas traverser ces endroits pour passer d'un point à un autre comme moyen de transit. De même, on ne peut pas s'abriter dans une synagogue quand il pleut ou pour tout autre raison de même type.
Nous allons maintenant, enfin, élucider notre titre un peu énigmatique, en déduisant de ce simple mot « vayikra » que, lorsque D ieu parle, en première lecture on ne comprend pas nécessairement tout ce qui est caché derrière les mots d'HaChem.
Ainsi, par ce long développement fastidieux et compliqué, nous
pouvons maintenant affirmer avec certitude que, si nous ne décryptons
pas les messages divins, on ne verra jamais la présence divine.
Dans notre vie de tous les jours, des événements se produisent et nous ne les comprenons pas.
Alors, on les attribue au hasard. Mais, en
interrogeant les différents événements qui auront pu nous
interpeller et en les associant habilement, on pourra se rendre
compte qu'au travers des divers types de situations incompréhensibles
ou apparemment banales HaChem s'exprime dans chacun de ces différents
moments.
Pour revenir au Rav Fohrman parlant de Yossef, à qui D ieu avait parlé sans le faire explicitement, il en a résulté qu'en analysant chronologiquement ou par des procédés anachroniques assemblés, HaChem avait bel et bien parlé à Yossef.
De notre côté, certains événements, pas
nécessairement tous, se produisent dans notre existence à des
moments inhabituels et, parfois, opportuns.
Si nous ne prenions pas à la légère chacune de ces situations, et que nous agissions avec ces dernières comme avec un puzzle, nous nous rendrions compte que nous aussi arriverions à interpréter tous ces signes dont Se sert HaChem pour nous parler. Malheureusement, aujourd'hui nous ne méritons plus de bénéficier au grand jour de la Parole divine.
Pour toutes ces raisons, il ne nous est plus permis de
déprimer, de nous angoisser, de nous attrister, de nous décourager
ou de désespérer dans le monde dans lequel nous vivons.
En effet, HaChem frappe toujours préalablement à notre porte en nous appelant, si l'on peut dire, nommément, mais indirectement, pour nous délivrer ses messages.
Soyons attentifs à Son écoute et apprenons à ne rien prendre à la légère, ni à tout mettre sur le compte du hasard.
RAV BITAN
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Spécialiste dans la préparation à la conversion.
Agréé par le Consistoire
Rabbin psychologue.
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