

Un conseil paternel
Dans une ville résidentielle connue pour ses mosquées et ses
synagogues, vivait autrefois un vieux Juif avec son fils unique.
Il avait fait de lui un jeune homme pieux et le garçon étant aussi charmant qu’habile, il devint intendant au palais du sultan. Il arrangeait la table, apportait les plats au souverain et à sa famille, versait le vin et contrôlait la préparation des mets.
Le jeune homme gagna bientôt la faveur du sultan, et le vieux père se réjouit du bonheur de son fils. Mais leur joie à tous deux fut de courte durée. Le père tomba malade, et devant les visages désolés des médecins, il comprit qu’il ne guérirait plus. Il fiat alors venir son fils et lui dit :
- "Je vais bientôt mourir et tu resteras seul au monde Je ne me fais pas de souci pour toi ; cependant, si tu veux vivre longtemps, souviens-toi de ces deux principes : si tu passes devant une synagogue et que tu entends des gens prier à l’intérieur, entre et joins-toi à eux.
Et, quand tu es dans la maison de D.ieu, attends toujours la fin de la prière." Puis, le père serra son fils dans ses bras et peu après, rendit le dernier soupir.
En signe de deuil, le jeune homme déchira son châle de prière et, après l’enterrement, il ne quitta pas sa maison 7 jours durant, selon la loi ancestrale. Au bout d’une semaine, il revint au palais. Mais un seul regard en direction du sultan lui suffit pour comprendre que, dans les jours précédents, quelque chose de grave était arrivé.
Le sultan
considérait son intendant d’un air assombri, et celui-ci essayait en
vain de trouver ce dont il avait pu se rendre coupable. Le jeune homme
ne se doutait pas que, pendant son absence, le vizir l’avait calomnié,
faisant accroire au souverain que le jeune homme voulait l’empoisonner.
De ce jour, le sultan se mit à haïr son intendant. Il ne supportait plus sa présence, le soupçonnait de mauvaises intentions, l’obligeait à goûter chaque mets et chaque boisson et le fit même suivre discrètement.
Un jour, le sultan se promenait dans les environs de son palais. Il avait lâché la bride de son cheval, pour le laiser trotter librement, et se retrouva ainsi devant un fou à chaux où ses sujets brûlaient de la calcite.
Le sultan les observa un instant, lorsque son inimitié lui souffla une idée. Il fit appeler l’aîné des chaufourniers pour lui dire :
- "Demain matin un messager viendra te voir. Je veux que tu le jettes immédiatement dans ton four ardent."
L’homme promit d’exécuter l’ordre et le souverain regagna le palais. Pendant que le jeune homme le servait, le sultan lui ordonna :
- "Tu te rendras demain matin au four à chaux où tu demanderas à voir l’aîné des ouvriers. Tu lui diras :- "Le roi te rappelle de ne pas oublier ta promesse. Tu partiras de bonne heure, je n’aurai pas besoin de toi pour déjeune le matin."
S’étant incliné devant son souverain, le jeune homme alla se reposer,
afin de se réveiller tôt le lendemain. Mais il fut long à s’endormir.
Quelque chose oppressait sa poitrine et un horrible pressentiment
tournentait son esprit. Le vizir, en revanche, passa une nuit très
joyeuse.
Le sultan lui avait révélé la façon dont il comptait se débarrasser de son intendant, et le vizir fêtait à l’avance la mort du jeune homme. Il se fit apporter quantité de vins et les femmes de son harem dansèrent pour lui jusqu’à l’aube.
Dès son réveil, le garçon enfourcha son cheval et se mit en route. Il galopait déjà depuis longtemps, lorsque lui parvint soudain la voix mélodieuse du chantre récitant la prière matinale dans une synagogue des environs de la ville. Le garçon arrêta son cheval.
"Je vais suivre le conseil de mon père et aller prier avec mes frères", se dit-il. "Ensuite je me hâterai de transmettre le message du sultan." Il entra dans la synagogue et n’e sortit que lorsque les hommes eurent prononcé le dernier amen et commencé à plier leur taleth, leur châle de prière.
Alors que le garçon priait, le vizir, lui, était encore ivre du vin de la nuit passée. Dans sa haine, il n’en pouvait plus d’attendre la mort de l’intendant et décida finalement d’aller le voir périr. Il fit seller son cheval et galopa à bride abattue jusqu’au four du chau-fournier, où il arriva avant le jeune homme.
Il jeta un coup d’oeil autour de lui, mais n’apercevant nulle part le cheval du garçon, il fit appeler l’aîné des ouvriers.
- "J’espère que tu n’as pas oublié l’ordre du sultan", lui dit-il.
Le vizir n’avait pas plus tôt pronocné ces paroles que le chaufournier le saisit par la taille et, en un tournemain, il disparaissait dans le four ardent. Le jeune homme arriva à cet instant.
- "Qu’as-tu fait ?" s’écria-t-il à l’adresse du chaufournier. "Pourquoi as-tu tué le vizir ?"
- "Ne sois pas étonné," répondit l’ouvrier". "Le sultan m’a ordonné de jeter immédiatement dans le four le messager qu’il m’enverrait. Je n’ai fait qu’obéir."
En l’entendant, le garçon frissonna d’horreur. "Quel terrible sort le sultan m’avait préparé, pensa-t-il. Si je n’avais pas suivi le conseil de mon père et que je ne me fusse pas arrêté à la synagogue, j’étais perdu. "Il retourna au palais, gagné par le découragement et le doute, afin de se présenter devant le sultan.
- "Comment se fait-il que tu n’aies pas obéi à mon ordre ?" s’écria celui-ci en l’apercevant.
- "Je t’ai obéi en tout point, répondit le jeune homme d’une voix sourde, mais le vizir est arrivé sur place avant moi, et le chaufournier l’a jeté dans le four."
Un silence suivit ces paroles. Le sultan gardait les yeux rivés à terre.Il dit enfin: – "Un
mauvais esprit s’était emparé de moi quand j’ai cru le vizir qui
racontait que tu voulais m’empoisonner. Il désirait ta mort, mais il a
payé pour sa haine.
Au lieu de se réjouir de te voir périr dans le four, il a été puni lui-même. Je ne doute plus maintenant de ta loyauté, et je souhaite que tu continues à me servir avec le dévouement qui fut le tien jusqu’à présent."
(source Contes juifs racontés par Leo Pavlat – Editions Gründ)
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