



Le veau d’or
Le cinquième livre de la Thora est intitulé DEVARIM qui signifie
les paroles. La traduction officielle connue semble s’apparenter au second
nom de ce livre.
En effet, le deutéronome fait allusion au Michné Thora, répétition de la Thora, ce nom explicitant le contenu des chapitres prochains que nous allons développer.
Dès les premiers versets, Moché rappelle les étapes «
chaudes » du périple hébreu pendant les quarante années
d’errance dans le désert du Sinaï. Les lieux d’arrêts
comme Lavane, Di Zahav semblent difficilement topographiés sur une carte.
Les rabbins proposent une autre alternative, ou plutôt des associations d’idées qui placent l’événement dans son avènement. Le terme Lavane, blancheur renvoie à la couleur de la Manne. Nous savons que le peuple hébreu eut assez de se nourrir des seuls grêlons qui pleuvaient chaque matin.
Il voulut améliorer le menu par une querelle contre ses dirigeants. D. accepte de satisfaire à cette exigence par l’envoi de cailles mais au prix d’un châtiment collectif, marque de son courroux. Il ne faut pas oublier que la Manne ne ressemblait pas à une pluie quelconque mais bien entendu à une nourriture exceptionnelle ayant le goût de divers aliments réunis.
Di Zahav est un matériau l’or qui rappelle forcément le
veau d’or et la brisure des premières tables de la Loi. L’événement
tragique lié à la fabrication du veau d’or, idolâtrie
intolérable dans une société monothéiste allait
faire capoter les projets divins prévus pour le nouveau peuple à
peine affranchi du joug égyptien.
Moché dut utiliser ses dons
oratoires et persuasifs pour empêcher la détermination divine d’enterrer
ce peuple dans le désert. Certes, lui-même a puni les fauteurs
directs qui ont réalisé cette abomination. Il dut prier quarante
jours durant pour obtenir le pardon céleste et resta quarante jours supplémentaires
pour ramener les tables nouvelles transcrites sur des pierres.
Le pardon et le retour des Tables coïncident avec le dix Tichri, jour de Kippour. C’est ce jour inégalé qui est célébré dans toutes les communautés juives pour se mortifier par un jeûne de plus de vingt quatre heures et supplier D. de pardonner nos fautes passées.
La faute et le pardon cohabitent à condition de na pas abuser ni du premier ni du second. Si on s’habitue à croire que toute faute est pardonnable on finit par ne plus différencier dans notre comportement ce qui est bon de ce qui ne l’est pas.
Le Yom Kippour a un caractère
exceptionnel parce qu’il met en exergue la fragilité de l’homme
face à son Créateur, évidence qui s’estompe au cours
des autres jours de l’année.
Rabbin S.MALKA
Source: psemaine