Des scientifiques israéliens élaborent un traitement contre la maladie d'Alzheimer
Les recherches actuelles sur la maladie
d'Alzheimer montrent que le développement de cette maladie
neurodégénérative est souvent associé à un fort taux de sucre dans le
sang, sans que le lien n'ait pu être expliqué jusqu'à présent.
Des
chercheurs de l'Université hébraïque de Jérusalem ont identifié une voie
métabolique responsable de l'inflammation dans le cerveau et activée
par une forte concentration en sucre.
Une nouvelle molécule a été créée et brevetée pour permettre d'annuler les effets délétères du sucre dans le cerveau et les résultats suggèrent qu'elle pourrait permettre de diminuer le risque de développer la maladie d'Alzheimer chez les personnes diabétiques.
Le sucre, une des causes de la maladie d'Alzheimer
Cette nouvelle hypothèse est née des recherches actuelles et
pourrait expliquer pourquoi les personnes diabétiques ont deux fois plus
de chances que les personnes non diabétiques de développer la maladie
l'Alzheimer. Cette maladie, qui entraîne la perte progressive et
irréversible des fonctions cérébrales dont la mémoire, touche environ 35
millions de personnes.
Un chiffre qui devrait tripler d'ici à 2050. Les
causes ainsi que les mécanismes aboutissant à la perte des neurones
restent encore mal connus. Il n'existe ni traitement curatif ni
traitement préventif pour cette maladie et les médicaments prescrits
permettent simplement d'agir sur les troubles cognitifs et
comportementaux.
Cependant un nouvel espoir pour les personnes souffrant également de
diabète est né des études récentes qui montrent qu'un taux élevé de
sucre dans le sang est un facteur de risque des altérations cognitives
et du déclin des fonctions cérébrales.
Le lien est maintenant si
difficile à nier que certains chercheurs posent même la question de
savoir si la maladie d'Alzheimer ne serait pas tout simplement
l'évolution du diabète ? Dans ce contexte, le professeur Daphne Atlas et
son équipe de l'Université hébraïque de Jérusalem ont cherché à
identifier le chaînon manquant qui permettrait d'expliquer le lien entre
sucre et altération cérébrale.
Le lien : les MAPK
Pour étudier l'impact d'un taux élevé de glucose (ou sucre)
dans le sang sur le cerveau, les recherches ont été menées sur un modèle
de rat diabétique (les rats Zucker) insensible à l'insuline, une enzyme
ayant une action hypoglycémiante en permettant le stockage du glucose.
Il s'est avéré que l'activité d'une famille d'enzymes, les MAPK (Mitogen-activated protein kinase), était fortement augmentée chez les rats diabétiques. Ces enzymes sont impliquées dans la réponse cellulaire à divers stimuli conduisant à l'inflammation des cellules cérébrales, voire à la mort prématurée des cellules.
De plus, les rats diabétiques ont reçu un traitement pour
réduire le taux de glucose dans le sang grâce à l'injection quotidienne
de rosiglitazone, un médicament permettant de sensibiliser les cellules à
l'insuline. Au bout d'un mois, l'activité enzymatique des MAPK était
significativement diminuée et les processus inflammatoires du cerveau
également !
Ces résultats confirment sans équivoque le lien entre un fort taux de
sucre et l'inflammation dans le cerveau tout en identifiant les
mécanismes d'action via me rôle des MAPK.
Une nouvelle molécule pour réduire l'activité des MAPK
Au cours des dernières années, une série de molécules
permettant de protéger les cellules d'une mort prématurée due à
l'activation de processus inflammatoires ont été synthétisées dans le
laboratoire du professeur Atlas.
Ces molécules ont montré leur
efficacité pour prévenir les effets délétères de l'activation des MAPK
sur plusieurs animaux. Une molécule en particulier, la TXM-CB3, s'est
avérée capable de réduire l'activité de ces enzymes et de diminuer le
taux de morts prématurées des cellules cérébrales chez le rat.
Ces
résultats montrent que la biodisponibilité de cette molécule est
suffisante pour lui permettre de franchir les différentes barrières et
d'exercer son action en diminuant les processus inflammatoires dans le
cerveau du rat, malgré un fort taux de sucre. Cette nouvelle molécule
est protégée par un brevet déposé par Yissum, la société de valorisation
des technologies de l'Université hébraïque de Jérusalem.
Après les résultats très concluants obtenus sur le rat, les chercheurs
espèrent maintenant pouvoir explorer les effets de cette molécule sur
l'humain. Si les résultats s'avèrent aussi positifs chez l'homme, ce
traitement pourrait apporter un réel bénéfice en termes de santé
publique.
En effet, cette molécule pourrait être utilisée pour prévenir les lésions cérébrales causées par la maladie d'Alzheimer et d'en traiter les troubles cognitifs chez les personnes diabétiques.
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