
Des scientifiques israéliens découvrent le rôle de la microglie
Quand on parle de cellules cérébrales, on
pense tout de suite aux neurones. Pourtant, ces dernières ne
représentent que 50% du volume cérébral et seulement 10% des cellules
cérébrales, soit une toute petite portion de l'ensemble des cellules du
cerveau.
Qu'en est-il des 90% restantes ? Il s'agit des cellules
gliales. Considérées par le passé comme étant de simples cellules de
soutien dépourvues de toute fonction (glia signifie "colle" en
grec ancien), de plus en plus d'études démontrent leur importance
critique au bon fonctionnement cérébral, notamment de par leur rôle
immunologique et leur aide à la transmission de l'information entre
neurones.
Le laboratoire du professeur Steffen Jung de l'Institut
Weizmann s'intéresse plus particulièrement à un type de cellules gliales
: la microglie. Il a ainsi développé il y a un peu plus d'une dizaine
d'années un modèle de souris transgénique permettant pour la première
fois d'observer la microglie.
Mais il ne s'est pas arrêté là. En effet, lui et son équipe viennent tout juste de terminer le développement d'un système permettant d'étudier le rôle de la microglie. Cette prouesse leur a permis de publier leurs résultats dans la très prestigieuse revue scientifique Nature Neuroscience.
La microglie et le système immunitaire
Les cellules microgliales sont de toutes petites cellules,
mobiles, très actives et représentant entre 5 et 25% de toutes les
cellules cérébrales. Elles sont capables de phagocytose (capture et
ingestion de cellules ou d'éléments inertes).
En outre, en cas de
pathologies, elles peuvent munir leur membrane cellulaire d'antigènes,
des molécules reconnues par les anticorps et capables de déclencher une
réponse immunitaire. Enfin, elles sont capables de sécréter divers
éléments dans le milieu extra-cellulaire.
Toutes ces caractéristiques
leur confèrent leur rôle de principale défense immunitaire active du
cerveau. On peut ainsi observer une prolifération de cellules
microgliales lors de lésions cérébrales, comme par exemple lors d'un AVC
(accident vasculaire cérébral). De plus, certaines études récentes
mettent en évidence un lien entre vieillissement des cellules
microgliales et maladie d'Alzheimer. D'où l'importance de mieux
comprendre le fonctionnement de la microglie.
Un "interrupteur génétique" révolutionnaire
Pour étudier ce fonctionnement, l'équipe du professeur Steffen
Jung de l'Institut Weizmann a développé un interrupteur génétique. Le
principe de cet interrupteur est simple : les chercheurs ont inclus dans
le génome de souris une enzyme capable de réarranger des régions
préalablement marquées de l'ADN.
L'activation de cette enzyme
(équivalente en quelque sorte à appuyer sur un "interrupteur génétique")
est déclenchée par l'administration d'un médicament.
Ce médicament va
ainsi, en activant l'enzyme, déclencher une manipulation génétique,
comme par exemple la désactivation un gène spécifique. Si de tels
interrupteurs génétiques ont déjà été utilisés à multiples reprises par
d'autres chercheurs, la véritable nouveauté de celui créé par l'équipe
israélienne est qu'il n'affecte que la microglie et non les autres
cellules cérébrales ou le reste de l'organisme.
Application à l'étude du rôle de TAK1
L'équipe du professeur Steffen Jung, en collaboration avec le
laboratoire du professeur Marco Prinz de l'Université de Freiburg
(Allemagne), a utilisé la méthode précédemment décrite pour étudier le
rôle du gène microglial TAK1, un facteur de croissance.
Cette étude a permis de mettre en évidence le rôle de ce gène dans le développement d'une maladie animale équivalente de la sclérose en plaques, encore appelée encéphalomyélite disséminée. Cette maladie, touchant environ 50.000 personnes en France, se traduit par une démyélinisation des fibres nerveuses du cerveau, de la moelle épinière ainsi que du nerf optique.
La démyélinisation correspond à la perte par les neurones de la gaine de myéline, une enveloppe constituée de cellules gliales et augmentant la vitesse de propagation de l'information par les fibres nerveuses.
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