
Prix Marie Curie décerné à une jeune chercheuse israélienne
Les différents débats sur l'âge de la retraite
mentionnent souvent la "pénibilité du travail", notion qui ne saurait
être mieux incarnée que par les dommages subis par la colonne
vertébrale, véritable charpente du corps humain. Parmi les éléments qui
pâtissent le plus de l'effort physique et du temps, il y a les disques
intervertébraux.
Il s'agit de disques de matière cellulaire, de fibre et de cartilage dont la fonction est de servir de joint absorbant entre les vertèbres. Ils empêchent les frottements mécaniques entre les os, protègent les nerfs (en leur absence, les nerfs pincés entre deux vertèbres créent une forte douleur, une sciatique) et servent à maintenir, avec les divers muscles et ligaments, la colonne droite.
De façon générale, les tissus biologiques se dégradent avec l'âge, il en va de même pour les disques, ce qui affecte leurs propriétés mécaniques. Avec l'usure, la colonne devient de plus en plus rigide et les mouvements, la tenue de la posture deviennent plus difficiles.
L'importance des disques intervertébraux est
largement connue mais les technologies existantes ne permettent pas
permis de réparer les dégâts. Les médicaments peuvent calmer la douleur,
mais ne permettent pas de compenser leur fonction. Les interventions
sur ces tissus n'ont pas encore permis de réparer durablement les
disques. La recherche se tourne actuellement vers la conception de
disques artificiels.
Les récents travaux de l'équipe du Dr. Sarit Sivan du Department of
Biomedical Engineering du Technion vont en ce sens. Leurs récentes
publications démontrent une grande expertise dans la connaissance des
propriétés mécaniques et biologiques de la colonne vertébrale.
Ils ont
mis au point des matériaux biocompatibles et des procédures qui
permettrait de remplacer les disques abimés par des disques artificiels,
tout en conservant les propriétés biomécaniques nécessaires. Une
opération peu invasive a été imaginée, basée sur l'injection d'un gel
permettant de constituer un disque in vitro.
L'intérêt de ce nouveau projet de recherche a été reconnu par les
instances scientifiques européennes qui ont décernée à la jeune
chercheuse le prix Marie Curie [1] à la fin de l'année dernière pour la
qualité de sa recherche ainsi que pour le brevet qui en résulte et la
recherche de partenaires industriels.
Ce projet a besoin d'attirer rapidement des financements afin de
démarrer les tests cliniques. La mise au point de techniques de
remplacement de disques permettrait d'adresser l'un des problèmes
médicaux de plus en plus récurrents chez les populations vieillissantes.
Source: Bulletins-electroniques