Israël, pays qui consomme le moins de pesticide au monde
Les pesticides, du latin anglicisé pest (insecte nuisible) et cide (tuer), sont des substances chimiques que l'on répand sur les cultures afin d'en éloigner tous les organismes considérés comme nuisibles.
Il existe différentes sortes de pesticides :
- les rodenticides, s'attaquant aux rongeurs,
- les insecticides, s'attaquant aux insectes,
- les fongicides, s'attaquant aux champignons,
- les herbicides s'attaquant aux adventices ("mauvaises herbes"),
- et les parasiticides s'attaquant aux vers parasites.
Certains se rappellent sans doute du plan Ecophyto lancé en 2008 par le Grenelle de l'environnement, dont le but était de réduire l'usage de la chimie dans l'agriculture.
Loin d'avoir réussi, la France est aujourd'hui le premier pays européen consommateur de pesticides et sa consommation a augmenté de plus de 9% pour l'année 2013.
Mais la France n'est pas le seul pays avide de ces substances chimiques puisque les Etats-Unis et le Japon la devancent de loin.
Ainsi, alors que de nombreux pays visent à réduire l'utilisation de pesticides en raison de leurs effets néfastes sur la santé et l'environnement, le progrès en matière de pesticide est considérable (de plus en plus efficace et un peu moins toxique).
La quantité de pesticides utilisée dans le monde ne cesse d'augmenter depuis ces dernières soixante années.
Mais un petit pays dénommé Israël, au coeur du Moyen-Orient, résiste encore et toujours à cette consommation accrue. Son secret ? Les oiseaux de proie.
Hiboux, chouettes et crécerelles
Le rapace ou oiseau de proie est célèbre pour chasser les rongeurs responsables de la dégradation des cultures agricoles.
Selon BirdLife International, des leaders en matière de conservation des oiseaux, des centaines de rapaces auraient été tués dans la région d'Israël en mangeant des rongeurs, eux mêmes contaminés de pesticides initialement pulvérisés sur les champs de culture.
Selon eux, entre 1980 et 2013, 300 millions d'oiseaux communs des milieux agricoles auraient disparus.
Le Pr. Leshem de l'Université de Tel-Aviv au delà d'y avoir vu un problème pour la survie de ces animaux, y a trouvé un remède contre les rodenticides.
Il a conçu le projet d'utiliser des oiseaux de proies à la place des rodenticides. Depuis déjà huit ans, il marche main dans la main avec les fermiers israéliens en plaçant des nichoirs pour les crécerelles (petit faucon), les chouettes et les hiboux près des terrains agricoles.
Les crécerelles chassant la journée et les chouettes la nuit, les rongeurs nuisibles aux champs de culture sont placés sous surveillance 24H/24H.
Chacune de ces espèces a prouvé son efficacité à l'encontre de leurs proies. Aujourd'hui on compte environ 3.000 nichoirs ayant participé à une importante réduction de décimation des produits cultivés.
Bien qu'une corrélation directe soit difficile à établir, ces quatre dernières années, les permis d'utilisation de Rosh-80, un pesticide toxique et le seul autorisé dans la région, ont diminué de 50 à 90%.
Parallèlement aux nombres de nichoirs qui ont quant à eux considérablement augmentés.
Alors que le projet est mené par le Pr. Leshem, un nombre important de ministères au Moyen Orient y ont pris part, avec l'implication de la Société pour la Protection de la Nature en Israël et le centre international de l'Etude de la Migration des Oiseaux de l'Université de Tel Aviv.
Lors de ces dernières années, les fermiers Palestiniens et Jordaniens se sont également joints au projet.
Le bilan de fin 2014 a été extrêmement positif, indiquant une diminution drastique des permis d'utilisation de pesticides agricoles.
Prenons en de la graine !
source: bulletin-electronique