


Le miracle et ses personnages
L'histoire
de Pourim se passe après la destruction du premier temple et avant la reconstruction
du deuxième. Le roi A'hachvéroch (Assuérus) est souverain
sur 127 pays. Il sait que selon les prophéties juives le deuxième
temple des juifs doit être reconstruit 70 ans après le premier. D'après
ses calculs erronés les 70 ans sont passés et il en conclut que
D-ieu a abandonné le peuple juif (D-ieu préserve) et qu'il possède
le pouvoir sur terre. Il organise alors un festin gigantesque avec lequel il désire
précipiter la chûte d'Israël en les invitant. Et en effet, les
juifs en participant à ce banquet attirèrent sur eux un décret
celeste d'extermination. Ce processus se mit en marche avec l'accession au pouvoir
d'un descendant D'amalek, Haman, qui fut nommé conseiller principal du
roi.
Haman
décrèta immédiatement que toute personne croisant son chemin
devait se prosterner devant lui. Selon la loi juive il est permis de se courber
devant un souverain afin de ne pas mettre ses jours en danger. Néanmoins
il est absolument interdit de se prosterner devant l'idôlatrie, même
au prix de sa vie. Haman connaissant cetteinterdiction portait une grosse chaine
avec une idôle en pendentif. La question se posait alors: a-t-on le droit
de se prosterner devant lui?
Les membres du Sanhédrin
se réunirent pour traiter de ce sujet et tous furent d'accord sur le comportement
à adopter: on avait le droit de se prosterner devant Haman car on ne le
faisait pas à cause de son pendentif mais à cause de son statut
de souverain. Tous furent d'accord sauf une personne, Morde'haï. Et non seulement
ne partagea-t-il pas leur avis mais il fit exprès de croiser Haman plusieurs
fois et de le narguer en restant droit devant lui, provoquant ainsi sa fureur.
Néanmoins
Mordé'haï savait exactement ce qu'il faisait. En effet, en refusant
de se prosterner il voulait montrer que le peuple juif ne se soumet à aucun
être de chair et de sang et surtout pas à des valeurs non-juives.
C'est ainsi qu'il contrebalança l'erreur d'avoir participé au banquet
d'A'hachvéroch (auquel il n'avait pas personnellement assisté) et
qu'il retourna la situation en notre faveur avec l'aide d'Esther.
Nous aussi nous réparons cette faute du "festin" en jeûnant la veille de Pourim. En ce jour de repentance, chacun doit s'introspecter et regarder dans quelle mesure il participe encore aujourd'hui au grand banquet des nations, c'est à dire examiner à quel niveau il est victime de l'assimilation.