Parachat Beha'alote'ha
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Plus on cherche, plus on trouve

Paracha Shla'h lekha

QUE CHERCHE-T-ON ? Tout pêle-mêle.
On est trop souvent habitué à lancer des affirmations sans fondement. On est toujours persuadé de tout. Puis, un événement imprévu se produit et on ne comprend plus. Dans ce cas, on accuse l'un, l'autre, mais jamais soi-même.

A ce propos, la Torah nous apprend que, pour comprendre, il faut préalablement chercher au plus loin que l'on peut et non se suffire d'une éventualité, apparemment admissible, mais qui s'exclut après une toute petite réflexion.

Ainsi toute la lecture hebdomadaire de cette semaine porte sur la recherche ; non pas sur la spéculation mais sur une véritable recherche bien fondée. Aussi apprend-on, concernant la Torah, que plus on s'investit à quêter sur soi-même, puis sur l'environnement dans la mesure où cela est possible, plus on découvre que ce qui paraissait évident au premier regard s'avère contraire à la réalité.

Prenons un exemple simple : un homme porte un couteau ensanglanté et se trouve incidemment près d'un corps mutilé ; le tout un chacun pourrait affirmer que l'auteur de cette tuerie serait cet homme. Mais, après enquête, on découvre tout autre chose.

Pour soi-même, on en fait autant. Une douleur apparaît et plutôt que de consulter sans attendre on fait un rapprochement partiel avec une douleur ancienne et, par relation de cause à effet, on donne un nom à cette douleur identique au mal ancien vécu. On est persuadé qu'on a trouvé la raison de cette souffrance plus ou moins forte.

Selon la Torah, on ne peut rien affirmer sans avoir pris toutes les précautions nécessaires afin de vérifier si ce que l'on croit être est bien ce qui est. Pourquoi agit-on ainsi ? Tout d'abord, parce qu'on ne se soucie pas assez de soi-même et, parfois, parce que l'on évite de regarder franchement une réalité insoutenable. Plutôt que d'y croire, on se convainc d'une raison qui conviendrait parfaitement aux autres.

En matière de Torah, on suit exactement le même cheminement. On lit un texte. A priori on le comprend. Puis on procède à des déductions sans même s'assurer que ce que l'on a conclu est bien ce que la Torah a voulu dire, ou pas.

Pour ce qui est de l'être humain, chaque être est plein de diverses ressources que l'on croit totalement ignorées, ou que l'on ignore complètement. Aussi, comme l'ont fait avant nous tant de personnalités qui sont parvenues à des découvertes insoupçonnées, d'un petit rien, en remontant le courant de l'histoire de sa vie, on finit par atteindre la profondeur la plus intérieure de l'être humain.

Ainsi le cerveau envoie un signal physique -des douleurs d'estomac ou autres- sans que cela ne nous fasse réfléchir. On croit à une indigestion, etc..., mais on ne cherche pratiquement jamais la vraie cause de cette douleur. On ne rapprochera pas ce mal en cherchant jusque dans l'affect. Or, il est fréquent que l'origine remonte à cela.

Si chacun opérait de cette façon, bien évidemment avec l'aide de spécialistes reconnus, probablement que nombreux seraient les problèmes facilement résolus.

Pour la Torah, c'est la même démarche. Une information trop évidente devrait attirer notre attention en nous faisant nous demander : comment se peut-il que cette loi sacrée nous révèle de telles « banalités Â» que l'on aurait pu savoir de soi-même sans se référer à la Torah.

Quand le peuple d'Israël était sur le point d'entrer dans le pays de Canaan, ce même peuple a voulu vérifier que cette terre correspondait bien aux affirmations divines. Ce doute du moment a imprégné les esprits, mais plutôt que de croire sans retenue les affirmations divines, ils ont cherché à savoir. A priori, rien de mieux que cette démarche. Mais l'important est de bien s'interroger sur le « pourquoi Â» et sur le motif de cette recherche.

Par définition, chaque juif a dit au mont Sinaï : « nous suivrons les paroles divines et nous comprendrons ensuite Â». Un peu comme un médecin procède à un diagnostique et qu'ensuite, seulement, il cherche les raisons de ce qu'il vient de découvrir.

En conséquence, on passe d'abord par un fait établi et c'est ensuite qu'on se livre à des recherches de plus en plus approfondies.


MAIS COMMENT FAIRE POUR Y PARVENIR PLEINEMENT ?
Avant tout, on fait, comme dans un nouvel appartement, l'état des lieux pour détecter les vices cachés. Mais la Torah a-t-elle des vices cachés ou des codes non révélés ?

Pour l'homme, on peut parler de vices cachés parce que chaque signe peut signifier tout ce que l'on n'aurait jamais imaginé. Concernant l'humanité, c'est en définissant les zones sensibles que l'on remonte de pas en pas vers la vérité profonde qui mérite souvent des soins ou des réparations.

Mais s'il s'agit de Torah, la démarche, d'une certaine façon, est un peu la même. Toutefois, à la différence près que, par une étude plus en plus approfondie, on écarte tous les écueils et on pénètre le texte jusque dans le « secret le plus profond Â».

Revenons-en à l'homme, une fois tous les problèmes élucidés, on adapte les soins appropriés. Mais l'homme étant imparfait, ces soins vont peut-être ne pas correspondre au moyen véritable d'enrayer le mal. Auquel cas, on procède à d'autres recherches, puis d'autres encore et, parfois, c'est long, très long, interminable.

Il arrive que, malgré toutes ces investigations, on ne trouve pas la source du mal, alors on marche à tâtons pour tenter, au moins, d'apaiser le malade pour poursuivre dans la recherche de la vraie origine de ce mal. Le plus souvent, on trouve une solution ; des fois, l'homme n'y parvient pas.

Parlant de Torah, « plus on cherche, plus on trouve Â». Plus on continue de chercher, plus nos yeux s'éclairent. Plus nos yeux s'éclairent, plus des vérités insoupçonnables apparaissent. Et la beauté de la Torah est telle que, malgré tout ce qui est trouvé au fil du temps, on peut encore et durant tout une vie continuer de chercher et trouver encore et encore et plus.


DANS LA VIE DE TOUS LES JOURS, peut-on admettre ce même schéma ?
D'une certaine façon, oui. Puisque l'être humain est évolutif. Ainsi, quand Maïmonide nous apprend à soigner un défaut tel que la haine, la jalousie, l'orgueil, etc..., dans un premier temps, il faut regarder de plus en plus près l'ampleur du défaut qui nous habite.

Rambam propose alors de prendre le contre-pied pour ensuite savoir faire la différence entre le bon orgueil et le mauvais, la bonne jalousie et celle qui ne l'est pas, la haine légitime et celle qu'il faut bannir. Tout cela pour envisager autrement la vie, pour se construire intérieurement et vivre en bonne santé morale, mentale, physique et spirituelle.

Dans un autre temps, on se cherchera la ligne de conduite la plus proche possible de notre intériorité la plus profonde après autant d'examens nécessaires et répétés pour vérifier qu'en cours de route « aucune bactérie, aucun virus Â» ne serait venu pour tout détruire après tant d'effort.

Si toutefois cela venait à se produire, c'est immédiatement qu'il faudra agir. Que ce soit spirituellement, physiquement ou psychologiquement. Au fond, il faut en permanence être vigilant, attentif à tout et tout le temps. Quand il s'agit du caractère, si l'on admet que chacun a ses défauts, on a tout compris parce qu'alors seulement on peut travailler sur ses défauts.

Ces même défauts peuvent rejaillir sur la spiritualité en se trouvant de bons arguments, au moins apparemment recevables, pour ne pas faire ceci ou cela. Dans la vie quotidienne il en va de même pour justifier un quelconque méfait que l'on s'apprête, si l'on peut dire, à expérimenter.

En un mot, tant que l'on est dans le processus de recherche pour trouver et non pas pour « peut-être Â» trouver, on parviendra nécessairement et sans l'ombre d'un doute à des solutions qu'il faudra toujours et tout le long de l'existence affiner.

Au bout du compte, pour trouver à l'évidence il faut chercher. Mais où aller ? Que chercher ? Quels sont les bons moyens ? C'est en s'attachant peu à peu aux petites choses qui nous paraissent anodines qu'on évolue et que l'on découvre ce qui est caché ou refoulé, ce qui est bien caché en ignorant totalement l'origine profonde de ce qui est.

Cela pour ne pas vivre dans le déni dans les domaines les plus variés de la vie physique, psychologique ou spirituelle. On ne doit pas se contenter de panser un mal. Il faut en trouver la cause pour le soigner.

La Torah permet de se trouver. Mais il faut se chercher dans cette Torah pour y trouver la meilleure place qui se bonifiera graduellement tout au long de l'existence.


RAV BITAN
www.rabbinbitan.fr
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Spécialiste dans la préparation à la conversion.
Agréé par le Consistoire
Rabbin psychologue.