Parachat Beha'alote'ha
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Abraham ! Ne craint rien, Je suis ton bouclier

Paracha Le'h Le'ha


Après les premières épreuves du début de cette paracha, ( la sauvegarde de la Fournaise de Chaldée, le départ de la Mésopotamie, l’arrivée en Terre de Canaane, le difficile établissement dans un lieu désertique), Abraham et Sarah vont être confrontés à des relations de voisinage de diverses natures.

Loth le neveu d’Abraham choisit d’aller planter sa tente du côté de Sodome, pays opulent même si la Thora atteste que les habitants de cette contrée sont des fauteurs attitrés. 

D’ailleurs Loth sera l’otage d’une guerre qui n’est pas la sienne, guerre entre les habitants de Sodome et consorts, opposés aux quatre rois plus puissants. 

C’est Abraham qui ira délivrer son neveu et pour l’occasion, il sauvera les vaincus et leur redorera le blason.

Nos sages réagissent et considèrent qu’Abraham semble inquiet parce que D. le console ainsi : « Abraham ! ne craint rien , Je suis ton bouclier.» 

De quoi est-il inquiet ?

Le Midrash Rabba fait part des préoccupations patriarcales . 

Selon Rabbi Lévi, Abraham aurait peut être tué au cours de la confrontation pour sauver son neveu un homme juste ou un roi juste. 

D. le rassure et lui promet qu’il est son bouclier donc son protecteur. D. ajoute une parabole pour mieux calmer ses doutes.

C’est comme un ami du Roi qui a enlevé des ronces du jardin royal et qui s’inquiète de n’avoir pas demandé la permission. 

Le roi le rassure en lui disant : c’est un cadeau que tu viens de me faire en enlevant ces ronces. Si tu ne l’avais pas fait j’aurais été obligé d’acquérir les services d’un jardinier en le payant pour ce travail.

Les scrupules d’Abraham vont faire parler sa conscience. Le danger d’être tué au cours de cette confrontation en voulant sauver son neveu, n’effleure pas l’esprit d’Abraham. mais donner la mort à un juste effraie notre patriarche.

Un second volet de la conséquence de la guerre traverse l’esprit d’Abraham. 

La guerre et la victoire suffisent elles pour interrompre le cycle de la violence ? Abraham a une autre préoccupation. 

Il se dit cette fois c’est moi qui suis sorti vainqueur mais demain les fils des vaincus voudraient avoir la revanche de la vengeance ?

Le spectre d’une guerre sans fin se pointe à l’horizon

Un troisième volet s’ajoute aux deux autres et la peur d’Abraham prend alors tout son sens. Lorsque la guerre se termine, le vainqueur est grisé par sa victoire. 

Une folie peut le saisir de vouloir s’attribuer les bénéfices de cette victoire en oubliant le Maître du Monde. « Je dois toute cette richesse aux seules forces peines de mes mains »

C’est le danger qui atteint souvent ceux qui réussissent mais qui oublient le Créateur.

Abraham en l’a vu a trois domaines d’inquiétude. Le premier est d’ordre moral, le second d’ordre politique et le troisième d’ordre religieux.

Rabbin S.MALKA