


Lois de Ben Hametzarim
LE JEUNE DU 17 TAMOUZ
Le jeûne du 17 Tamouz est observé en commémoration des événements tragiques suivants qui eurent lieu à cette date à différentes époques de notre histoire.
1. Les Tables de la Loi furent brisées par Moïse à sa descente du Mont Sinaï devant le spectacle du peuple s'adonnant à l'idolâtrie du "veau d'or".
2. Antiochus Epiphane profana le Temple en y établissant une idôle.
3. Pendant le siège de Jérusalem, le sacrifice quotidien, Korbane Tamide, fut interrompu ce jour-là.
4. La brèche fut faite dans les murailles de Jérusalem, trois semaines avant la destruction du Temple.
5. Apostomos, empereur de Rome, donna l'ordre de brûler le Séfer Torah. Le jeûne doit être accompagné d'un éveil à la Téchouva pour remédier à notre méconduite qui est la cause profonde des malheurs qui surviennent à notre peuple.
1. On jeûne pendant toute la journée, à partir de l'aube, mais pas la nuit précédente.
2. Cependant, une fois qu'on s'est mis au lit et qu'on s'est endormi, on ne doit plus manger la nuit si on se réveille avant l'aube. On ne permet alors que de prendre une boisson, mais tout le temps qu'on reste réveillé, on peut continuer à manger jusqu'à l'aube. Si, avant de s'endormir, on avait l'intention de manger au réveil avant l'aube, ce sera permis.
3. Toute personne malade, même si son état n'est pas grave, est exempte de ce jeûne.
4. Les femmes enceintes ou les nourrices sont exemptes du jeûne.
5. Toute personne qui, pour raison de santé est dispensée de jeûner, ne prendra que la nourriture strictement nécessaire et s'abstiendra de mets savoureux superflus.
6. Lorsqu'on prie Cha'hrit et Mine'ha, on intercale dans la Amida le morceau Anénou avant de conclure la Bérakha de Choméa Téfila. L'officiant qui fait la 'Hazara dit Anénou en tant qu'une Bérakha indépendante à intercaler entre les Bérakhot de Goalénou et Réfaénou. Après la Amida, on prononce des prières spéciales de circonstance.
7. A la prière de Cha'hrit et de Mine'ha, si au moins dix personnes parmi les fidèles observent le jeûne, on sort le Séfer Torah pour lire la Paracha relative aux jours de jeûne: Vay'hal Moché. Seuls ceux qui jeûnent monteront à la Torah. Néanmoins, si on appelle à la Torah une personne qui n'a pas jeûné, elle y montera par honneur pour la Torah.
LOIS RELATIVES AUX TROIS SEMAINES
1. Pendant ces trois semaines, on ne célèbre pas de mariages, on n'organise pas de festins, on s'abstient de toute expression de joie, tels les chants. Selon une certaine coutume, ce n'est que durant les 9 premiers jours du mois d’Av qu`on ne célèbre pas de mariages.
2. On ne dit pas la Bérakha Chéhé'héyanou sur des fruits nouveaux ou sur un nouvel habit, par conséquent on s'abstient pendant ces trois semaines de consommer de nouveaux fruits de saison ou d'étrenner un nouvel habit. Ce n'est que si on ne trouverait plus ces fruits après les trois semaines, que l'on pourrait les consommer avant, le mieux serait alors de manger le fruit pour la première fois durant le Chabat, afin de dire ce jour-là Chéhé'héyanou.
3. Si un Bérit Mila ou un Pidyone Habène tombe pendant les trois semaines, le père dit Chéhé` héyanou.
4. Une femme enceinte qui désire manger un fruit nouveau ou un malade qui mangerait un tel fruit pour des raisons de santé, diront Chéhé'héyanou pendant les trois semaines.
5. Pendant ces trois semaines, il faut s'abstenir de punir les enfants en leur donnant des coups car ce sont des jours dangereux.
6. A partir du début du mois d'Av, on diminue encore plus les manifestations de joie, car les neuf premiers jours d'Av sont les plus sévères des trois semaines. On n'achète pas d'objets ou d'habits neufs même pour les étrenner après Tichaa Beav. Pour profiter d'occasions qui ne se présenteraient plus après les trois semaines, ou en cas d'augmentation constante des prix, on peut faire ces achats pendant les trois semaines en vue de les utiliser après.
7. II en est de même pour les chaussures, mais comme il est interdit, pour des raisons de deuil, de chausser des souliers en cuir à Tichaa Beav, on peut acheter pendant les trois semaines des espadrilles que l'on chaussera à Tichaa Beav.
8. Pendant ces jours, il est permis de se fiancer mais sans célébrer de fête.
9. Il est interdit de manger de la viande et de boire du vin la semaine où Tichaa Beav tombe. La coutume veut qu'on s'en abstienne depuis Roch 'Hodech à l'exception du Chabat, et d'après certains Maitres, du jour de Roch ’Hodesh même. Pour un repas accompagnant une mitsva comme à l’occasion d’un Bérit Mila ou d’un Pidyone Habène, il est permis de prendre de la viande et du vin même cette semaine là.
10. Depuis le 1 er Av, on ne fait la Ché'hita qu'à l'intention des besoins du Chabat, des repas à l'occasion de Mitsvot, et des personnes malades.
11. La semaine de Tichaa Beav, il est interdit de faire la lessive, même pour ne l'utiliser qu'après Tichaa Beav. On peut laver des langes et du linge pour enfants en bas-âge, en le faisant discrètement.
12. La semaine de Tichaa Beav, il est interdit de se couper les cheveux ou la barbe.
13. La semaine de Tichaa Beav, on ne doit pas se baigner tout le corps, même pas dans de l'eau froide, ni se tremper dans de l'eau de mer. Ceci s'applique lorsqu'il s'agit d'un bain de plaisir, mais pour raisons de santé ou bien si on souffre de la sueur on peut se baigner. Un ouvrier qui s'est sali au travail peut se laver comme d'habitude.
CHABAT 'HAZONE
1. Le Chabat qui précède Tichaa Beav est appelé Chabat 'Hazone, d'après la Haftara relative à ce Chabat: "'Hazone Yéchayahou Ben Amos", la troisième de la série des 3 Haftarot que nos Sages ont fixé pour les Chabatot de ces trois semaines, à savoir: Divrei Yirmiyahou, Chim-ou, et Hazone Yéchayahou, qui prédisent des châtiments pour notre peuple. Ces trois Haftarot sont désignées par Tiata de Pour-anouta.
2. Les sept Chabatotentre'Tichaa Beav et Roch Hachana, on lit une deuxième série de sept Haftarot désignées par Chivaa de Né'hamata, contenant des prophéties de consolation et de délivrance pour notre peuple.
3. Si Tichaa Beav tombe un Chabat, le jeûne est reporté au dimanche et ce Chabat, Chabat Hazone, on prend les repas Sabbatiques habituels avec de la viande et du vin, avec la seule différence que la Séouda Chélichit doit s'achever avant le coucher du soleil - moment à partir duquel le jeûne débute - et ne peut donc être prolongée comme à l'accoutumée.
4. La veille de Chabat 'Hazone, il est permis de se baigner, de se couper les ongles, de mettre du linge frais et de changer de vêtements en l'honneur du Chabat, même si Tichaa Beav tombe le Chabat.
VEILLE DE TICHAA BEAV
1. La veille de Tichaa Beav, après la prière de Mine'ha à l'approche du coucher du soleil, on prend le dernier repas qui précède le jeûne, appelé Séouda Mafsséket. On ne mange qu'un seul mets (selon l'usage, des lentilles) dont on peut bien toutefois se rassasier.
2. Tant qu'on n'a pas décidé de commencer le jeûne on peut continuer à manger jusqu'au coucher du soleil.
3. A midi, ou avant l'heure de Mine'ha, on prend habituellement un repas nourrissant, comprenant plusieurs mets à son goût, mais sans viande ni vin.
4. A la Séouda Mafsséket, chacun mange de son côté sans se réunir comme d'habitude pour le Zimoun. Le Zimoun est de toutes façons supprimé même si trois s'asseoient en groupe pour manger.
5. A la Séouda Mafsséket, au mets unique, on peut ajouter des légumes et fruits crus, ainsi que des boissons, comme du café, du thé, etc.
6. Si la veille de Tichaa Beav tombe le Chabat, à la sortie du Chabat on ne dit pas Havdala. On se contente de faire la Bérakha Boré Méoré Haéch sur une bougie. A la sortie de Tichaa Beav on dit la Havdalah sur du vin, résumée à deux Bérakhot: Boré Péri Haguefene et Ben Kodesh Lé’hol.
TICHAA BEAV
Les interdictions
1. Les abstinences qui marquent le jeûne de Tichaa Beav sont les suivantes: Il est interdit de manger, de boire, de se laver, de se frictionner avec des parfums, de chausser des souliers en cuir, et d'avoir des relations conjugales.
2. Toutes ces abstinences s'appliquent aussi bien la nuit que le jour. Le jeûne commence dès le coucher du soleil.
3. L'obligation de jeûner incombe à tous, même aux femmes enceintes ou nourrices. Cependant les personnes malades, même sans gravité, en sont exemptes. Toutefois, elles ne mangeront pas à satiété, mais juste ce dont le corps a besoin.
4. Si Tichaa Beav tombe le dimanche, comme mentionné précédemment, on ne dit la Havdala qu'à la sortie de Tichaa Beav. Toutefois, la personne malade qui mange à Tichaa Beav dira la Havdala avant de manger.
5. On ne doit pas se rincer la bouche à Tichaa Beav.
6. Il est interdit de se laver aussi bien à l'eau froide qu'à l'eau chaude, si c'est pour une raison de confort personnel, mais si on s'est sali les mains, le visage ou toute autre partie du corps, on peut se laver la partie sales.
7. En se réveillant le matin, on fait Nétilat Yadayim comme prescrit, avec la différence qu'on ne verse pas l'eau sur toute la main, mais sur les doigts seulement. Alors que les doigts sont encore humides, on peut les passer sur les yeux. Si on a des croûtes aux paupières, on peut se laver les yeux comme d'habitude.
8. En faisant la vaisselle on peut se mouiller les mains, car l'intention n'est pas de se laver.
9. Il est interdit de chausser du cuir. Tout autre genre de chaussures est permis. Néanmoins, lorsqu'on traverse des rues où habitent des non-juifs, on peut porter des souliers en cuir pour les enlever dès qu'on arrive à la synagogue ou à la maison.
10. On peut laver ou frictionner les bébés comme d'habitude.
11. II est interdit d'étudier la Torah à Tichaa Beav, car la Loi réjouit le coeur. II n'est permis d'étudier que des passages tristes, comme ceux relatifs à la destruction du Temple ainsi que ceux traitant de deuil.
12. On ne doit pas saluer à Tichaa Beav, mais si on nous salue, il sera permis de répondre à voix basse. Il est interdit d'envoyer des cadeaux à Tichaa Beav.
13. On s'abstient de sentir des parfums à Tichaa Beav. On ne fume pas en public.
14. On ne porte pas de beaux habits, même usagés.
15. Le jeûne de Tichaa Beav et ses interdictions durent depuis le coucher du soleil la veille jusqu'à la tombée de la nuit à la sortie du 9 Av.
16. On a l'usage de ne pas travailler jusqu'à midi, afin de ne pas distraire son esprit du deuil pour la destruction du Temple. Nos Sages ont dit que de tout travail effectué pendant Tichaa Beav, même l'après midi, il ne découlera jamais aucune réussite, si l'on s'y absorbe et on distrait son esprit du deuil.
17. Le soir de Tichaa Beav et la journée jusqu'à midi, on a l'habitude de ne s'asseoir que sur le sol ou sur un escabeau bas si c'est difficile de s'asseoir par terre.
18. II est préférable de ne pas se promener à Tichaa Beav pour éviter qu'on en vienne à oublier le deuil. Inutile de dire qu'on doit éviter les conversations susceptibles de provoquer le rire et les plaisanteries.
19. Midi passé, on peut préparer le repas pour le soir.
20. Le Temple fut incendié le 9 Av et continua à brûler toute la journée du 10 Av pendant laquelle on observequelques signes de deuil. L'usage est de ne pas se faire la barbe ni de manger de viande avant le 10 Av à midi. Mais si le 9 Av tombe le Chabat et que Tichaa Beav a été reporté au dimanche, depuis lundi matin, 1 1 Av, on retourne à la normale, avec l'annulation de toutes ces abstinences.
De même si le 10 Av tombe le Vendredi,dès l'aube ces abstinences cesseront en l'honneur du Chabat.
Les prières
1. La nuit de Tichaa Beav, on allume très peu de lumières la synagogue, on met à l'envers le Parokhet (le rideau qui couvre le Hékhal, arche sainte). Le lendemain à l'heure de Mine'ha on le remet dans sa position habituelle.
2. Le soir de Tichaa Beav, au moment où le Hazane annonce le nombre d'années écoulées depuis la destruction du Temple, on éteint toutes les lumières en laissant seulement un bougie allumée.
3. On ne met pas le Talét et les Téfiline à la prière de Cha'hrit mais seulement à Mine'ha.
4. Les prières de Tichaa Beav sont celles des jours ouvrables auxquelles on ajoute à Arbit et à Cha'hrit la lecture de Kinot, chants de lamentations sur la destruction et l'exil, ainsi que la lecture de "Méguilat Ekha", le livre des lamentations, suivie de Véata Kadoch.
5. A Cha'hrit, on intercale dans la Amida avant la f in de la Bérakha Choméa Téfila, la prière des jours de jeûne Anénou. On ne dit pas Tahanoune. On sort le Séfer Torah et on y fait une lecture spéciale de Tichaa Beav: Ki Tolid Banim (peut. 9, 25-40) sans lever le Séfer Torah (Hagbaha) au préalable. On lit ensuite une Haftara de circonstance, Assof Assifem. Après avoir ramené le Séfer Torah à l'Hékhal on relit la "Méguilat Ekha
6. A la prière de Mine'ha, on remet les bancs à la synagogue pour s'asseoir normalement. A la Amida, outre la prière de Anénou, on intercale dans la Bérakha de Boné Yérouchalayim une prière spéciale Na'hem pour la consolation des endeuillés de Sion et pour la reconstruction de Jérusalem et de son Temple. La 'Hazara de la Amida est suivie de la lecture de versets de consolation, prédisant la splendeur future d'Israël. L’heure de Mine’ha est le moment où le feu fut mis au temple. D. , pour ainsi dire, déversa sa colère sur « du bois et des pierres ». C’était justement le signe que le peuple sera préservé, d’où la consolation.
Ces Halakhot sont tirées du Choulkhane Aroukh abrégé de Rabbi M. Hassan
Sources: ravbenchetrit.com